Ce matin, la Chine a décidé de ne pas y aller avec le dos de la cuillère. La Banque populaire de Chine (BPC) a sorti son gros marteau pour frapper fort : baisse des taux de “reverse repo”, réduction du ratio de réserve obligatoire, et hop, 142 milliards de dollars injectés pour relancer une économie qui faisait grise mine.

L’idée ? Faire redémarrer la machine, particulièrement dans les secteurs mal en point comme l’immobilier et la tech.

D’un coup de baguette magique (ou presque), des géants comme Alibaba et Pinduoduo se sont retrouvés boostés sur les marchés asiatiques. Et ce n’est pas fini, la BPC a décidé de rendre le crédit accessible à (presque) tout le monde, de quoi donner un coup de fouet à l’économie chinoise. Et du côté de l’immobilier, où ça ne sentait pas très bon, on baisse les taux hypothécaires et on demande moins d’acompte pour acheter.

Un petit coup de pouce pour que les Chinois sortent à nouveau le portefeuille et investissent.

Évidemment, quand la Chine éternue, le reste du monde attrape un rhume (ou un jackpot, tout dépend du point de vue).

Les entreprises européennes du luxe et de l’automobile, qui dépendent beaucoup du marché chinois, ont le sourire aux lèvres. Les marchés des matières premières, notamment le pétrole, se tiennent prêts à profiter d’une augmentation de la demande chinoise, qui pourrait bien pousser les prix à la hausse (une raison de plus pour que les fans de SUV pleurent à la pompe).

Mais ce n’est pas parce qu’on met un pansement que la plaie disparaît. La Chine doit faire face à de gros défis : une consommation intérieure au ralenti, une dette qui fait suer, et un marché immobilier en mode apnée.

Bref, les mesures prises aujourd’hui sont ambitieuses, mais il va falloir que Pékin montre des résultats rapidement pour éviter que l’économie ne fasse un joli plat dans la piscine.

Les investisseurs, eux, restent un brin sceptiques. Même si les mesures semblent donner un coup de boost à court terme, la question reste : est-ce que ça va suffire pour vraiment redresser la barre ? Pour l’instant, les marchés sourient, mais tout le monde garde un œil sur la situation, prêt à voir si la relance de la Chine tiendra la distance ou si elle fera pschitt.

Je me permets de faire un complément avec l’avis de l’expert géopolitique GéoMaxBourse ( je vous recommande d’ailleurs chaudement de le suivre sur X à cette adresse , merci à lui de s’être prêté au jeu) :

“La Chine fait face à des défis structurels et non conjoncturels.

Elle perd des habitants chaque année et, après 15 ans de stabilité autour de 780 millions d’actifs, ce nombre commence à diminuer. De plus, l’ambition chinoise de retrouver la place de puissance qui lui revient en tant que deuxième puissance mondiale se heurte à deux grands dilemmes. Le premier est la concurrence des États-Unis et de l’Occident au sens large, qui contrôlent une partie de l’Asie grâce à un réseau d’alliances solide.

Le second est l’Inde, qui aspire également à devenir l’hégémon de la région Asie du Sud-Est. Plusieurs affrontements ont déjà eu lieu entre l’Inde et la Chine dans l’Himalaya, causant plusieurs dizaines de morts.

Ce qui a été peu médiatisé, c’est qu’il y a eu récemment de nouveaux accrochages, causant une dizaine de morts du côté chinois. La Chine adopte une attitude agressive envers ses voisins et vient de renforcer son influence sur l’Inde au Sri Lanka, avec l’élection récente d’un président pro-chinois.

Pour conclure, la Chine et la Russie continuent de renforcer leurs relations, et on observe clairement le bloc Iran/Chine/Russie se consolider pour contrer l’hégémonie américaine à l’échelle mondiale. À mon avis, un affrontement est inévitable dans les cinq prochaines années, au minimum sous la forme d’embargos. Bien que je ne puisse prédire avec certitude la date exacte de ces confrontations, je suis convaincu qu’elles se dérouleront autour de Taïwan et/ou de l’Himalaya.”

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